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Les marchés financiers ont été une fois de plus malmenés mercredi par les inquiétudes liées à la crise de l’endettement de plusieurs pays d’Europe.
L’Italie a remplacé la Grèce comme épicentre de la crise de la dette de la zone euro, puisqu’un rendement de 7 % sur des obligations souveraines à 10 ans est considéré par beaucoup d’investisseurs comme insoutenable sur la durée.
Selon François Dupuis, économiste en chef au Mouvement Desjardins, il est important de ne pas laisser se propager la crise à l’Italie, troisième économie de la zone euro dont la dette atteint 1900 milliards d’euros. « Si l’économie de l’Italie déraille, cela mettrait à genoux l’ensemble de la zone euro », soutient M. Dupuis.
Ces dernières années, la Grèce, l’Irlande et le Portugal ont chacun à leur tour été contraints d’appeler à l’aide internationale après avoir vu le rendement de leurs obligations franchir le seuil de 7 %.
Selon la fiscaliste, Brigitte Alepin, l’économie mondiale doit actuellement composer avec l’instabilité financière en raison notamment du pouvoir d’emprunt accordé aux politiciens. « Si un politicien a le pouvoir d’emprunt, au lieu de confronter les électeurs lorsqu’il fait face à un déficit, il est plus tentant pour lui d’emprunter », affirme-t-elle.
La fiscaliste Brigitte Alepin, décrit les crises fiscales en 4 étapes :
1- Hausse radicale des déficits nationaux
2- Crise de la dette nationale
3- Négociation du partage des dépenses publiques
4- Éclatement des révoltes fiscales
Si une phase n’est pas réglée, l’économie bascule inévitablement vers la phase suivante jusqu’à l’éclatement des marchés, précise Mme Alepin. « L’histoire nous indique que lorsqu’on arrive à la phase 3, il y a de fortes possibilités d’atteindre la quatrième et dernière étape », indique Mme Alepin.
Selon elle, le Canada se situe au niveau de la première phase avec une augmentation de son déficit. Elle prévient toutefois que les gouvernements se trouvent en période cruciale et doivent prendre les décisions qui s’imposent.
Une décennie de morosité
La crise européenne de la dette risque de plonger l’économie mondiale dans une « décennie perdue », a averti mercredi la directrice du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, avant d’appeler les pays riches à restaurer la croissance et la confiance.
L’expression « décennie perdue » fait écho à la conjonction d’une déflation persistante, d’un gonflement de l’endettement et de l’impuissance économique qui ont marqué la situation du Japon tout au long des années 1990 et même au-delà après l’éclatement de sa bulle immobilière. Un scénario que de nombreux analystes redoutent de voir se reproduire en Europe.
Article de TVA Nouvelles.